Le titre phare de Paradox en matière de jeu de stratégie est sans conteste Europa Universalis. Et bien, on ne change pas un titre qui marche. Après avoir sortie une version 2 de son Hit, et plusieurs suites, Paradox nous fait un remake façon « moyennageux ». Europa Universalis nous entrainait de la redécouverte de l’Amérique jusqu’à la Révolution française, Heart of Iron nous proposait de refaire la seconde guerre mondiale, quand à Victoria, le joueur prenait les rênes de l’Angleterre colonialiste du XIXe siècle. Ici, Crusader Kings vous transporte entre le XIe et le XVe siècle.
Comme pour ses aînés, l’interface graphique est austère, mais tout bon amateur de WarGame vous dira que l’important pour ce type de jeu, c’est le moteur de gestion, de stratégie, l’IA et enfin la profondeur du jeu qui priment. Et là, Crusader Kings fait des merveille.
Commençons par poser le décor. L’Europe médiévale est le centre des intérêts de centaines de seigneurs et souverains. Vous prendrez les rênes d’un territoire, disposerez d’un titre et devrez tout faire pour évoluer.Coté, scenarii, vous n’êtes pas en reste. Vous pourrez débuter votre campagne à trois différentes dates. 1066, l’année ou Guillaume le Bâtard devint le Conquérant, 1187 pour participer à la 3e croisade et enfin 1337 au début de la Guerre de 100 Ans. Bref, ça sent le médiéval à plein nez. Ah oui, quand fini le jeu ? Réponse: quand fini le moyen âge… Vague… Bon, le jeu termine en 1453, chute de Constantinople, première date considérant la fin de la période médiéval (bah oui, y en à trois, mais les spécialistes n’arrivent pas à ce mettre d’accord. 1453, 1492, Colomb redécouvre le Nouveau Monde et enfin 15?? et l’arrivée de François 1er sur le trône de France. On pourrait tout autant prendre 14?? date à laquelle les Sarrasins ont été expulsé d’Espagne…Moi, je prend 1492, parce que je considère que… Bref, ce n’est pas le sujet).
Revenons au but du jeu… Un territoire, un titre et faire évoluer le tout… Trop simpliste. Crusader Kings se base sur l’évolution des dynasties et non sur celle des territoires. Ici, nul besoin de conquérir la moitié de l’Europe pour être sur de pouvoir faire plier l’autre moitié. Le jeu est bien plus subtile. Vous choisirez au départ votre niveau de difficulté Roi ou Comte, et là, chose étrange, autant le comte possède un fief, autant le Roi ne possède pas un pays. Eh oui, pour faire un pays, il faut un Roi avec quelques parcelle de terre, mais aussi des vassaux. Voilà, tout est dit. Il va falloir être un sacré diplomate pour arriver à ses fins. Pas tout compris ? Bon, prenons un exemple concret.
Vous commencez le jeu avec le titre de Comte de Toulouse. Vous possédez un territoire, le comté de Toulouse… évidement. Quelques tours de passe-passe, une alliance par ci par là, un mariage arrangé de ci de là et vous voici Comte de Toulouse et Comte de Foix avec plusieurs vassaux. Et bien il est temps pour vous de demander le titre de Duc du Languedoc. Pas mal comme avancée sociale. Surtout que le duché du Languedoc n’a jamais existé, vous pouvez donc créer dans Crusader Kings, tout n’est pas figé. Autre exemple, vous êtes Roi de France, mais plusieurs de vos puissants vassaux vous trahissent, le Duc de Bourgogne, le Duc de Lorraine, … Pouf, vous n’êtes plus Roi, ou plutôt, Roi de rien… Attention, le développement du jeu ne s’arrête pas là. Pour avoir une grande dynastie, vous devrez gérer votre lignée. Donner la meilleure éducation à votre fils ainé, sans pour autant oublier les autres au cas ou le premier meurt au combat ou ailleurs. Et faite attention avec qui vous vous mariez, ce serait dommage que les parents du future Duc du Languedoc n’aient que des tares et aucune qualité à lui transmettre.
Voilà, au delà de ces nouveautés, le reste du jeu est sensiblement le même que tout bon WarGame. Vous avez à votre disposition des espions et des assassins, vous pouvez levez des armée pour attaquer votre voisins, mais n’oubliez pas que les soldats sont une denrée rare à l’époque. Vous pourrez faire évoluer vos technologie pour prendre une avance décisive, quoique… Vos ennemis ont aussi des espions.
Paradox, sans révolutionner le mode, nous offre un soft de de très bonne qualité.