- Pagus
- Unité territoriale gallo-romaine plus petite que la civitas. Dans certains cas, la civitas peut être démembrée, plusieurs comtes régnant sur différents pagi alors que la cohérence du diocèse est maintenue sur l’ensemble de la civitas. Circonscription identique à la cité gallo-romaine à l’époque des royaumes barbares ou bien au gau germanique; son chef est le comte; à l’époque carolingienne, désigne parfois une subdivision du comté. De toute façon, un comte peut avoir plusieurs pagi sous son autorité (comitatus).
- Païen
- Étymologiquement: l’habitant du pagus, car les gens des campagnes furent les derniers à se convertir au christianisme. Désigne l’adepte des cultes polythéistes des anciennes religions romaine ou germanique.
- Paisson
- Du latin pastio, -onis, de pascere, paître. Pratique de pâturage du bétail dans les bois, en application du droit de panage.
- Paix
- Du latin pax. Sens particuliers: inviolabilité d’un lieu saint, droit d’asile; statut protégé des églises, des pauvres, des faibles, des marchés et des foires; pacte ayant pour but de prohiber les actes de violence envers certaines catégories de personnes, de lieux et d’objets (paix de Dieu) Landfriede: dans l’Empire germanique, paix promulguée par le pouvoir afin de « tenir les chemins ouvers et seurs et que touttes manieres de gens puissent aler et venir et chevaulchier de ville à aultre seurement » (Froissart, Chroniques, S.H.F., t. XIV, p. I59).
- Pal
- En héraldique, se dit de la pièce verticale d’un blason.
- Palais
- Ce terme évoque d’abord une construction architecturale réservée à un haut personnage. C’est étymologiquement la demeure de l’empereur sur le Palatin. Par extension, toute demeure impériale ou royale. A l’époque carolingienne, résidence et entourage du souverain. Durant le Haut Moyen Age, on entend aussi par «palais» l’ensemble des domestiques et des conseillers du roi, le personnel de la chancellerie ainsi que les grands personnages qui sont les auxiliaires naturels du roi.
- Palatin
- Se dit d’un homme lié au palais d’un prince ou d’un roi; a donné: paladin.
- Palfrenier
- Esclave ou valet qui nourrit et panse les chevaux.
- Palfroi
- Du bas-latin paraveredus. On trouve le terme dans la Chanson de Roland sous la forme palefreid. Le palefroi est un cheval de parade, de marche, par opposition au destrier, cheval de combat.
- Palissade
- Clôture défensive, originellement composée de poteaux de bois.
- Pallium
- Bande de laine blanche ornée de croix noires envoyée à l’archevêque par le pape, symbole de l’unité de la hiérarchie catholique et des pouvoirs de juridiction spéciaux accordés à l’archevêque.
- Panage
- Du latin médiéval pastinaticum, du latin classique pastio, pâturage. Autorisation donnée aux éleveurs de porcs de faire paître leurs animaux dans les forêts et dans les bois communaux.
- Panetier
- officier, initialement chargé de la garde du pain, servant au sein de la maison du roi ou d’un prince.
- Pans de bois
- Ensemble des pièces de charpente assemblées dans un même plan vertical. Plus particulièrement, mur en charpente hourdé de brique, torchis, plâtre, etc. appelé hourdis.
- Pansière
- Partie de l’armure qui recouvre le ventre et la poitrine. Elle remplace le haubert de mailles qui est devenu une protection insuffisante. Fait d’une ou plusieurs plaques d’acier, elle est réunie à la dossière par des charnières ou des courroies.
- Parapet
- Simple mur souvent crénelé protégeant les emplacements de tir à ciel ouvert au sommet d’une enceinte, d’une tour, d’un rempart ou sur un chemin-couvert.
- Parement
- Face visible du mur fait de pierres de tailles.
- Pariage ou paréage
- Du latin paragium. Association entre deux seigneurs, le plus souvent, un seigneur laïque et un seigneur ecclésiastique; partage des revenus, ou revenus, résultant de cette association.
- Paroisse
- Circonscription ecclésiastique urbaine ou rurale dirigée par un curé. Subdivision de l’évêché et communauté de fidèles d’un saint patron. L’église paroissiale, desservie par un prêtre, a des fonts baptismaux, un cimetière et perçoit les dîmes et oblations.
- Parsion
- Contrat agraire portant sur le bétail.
- Pasnage
- Pâturage des porcs. Droit perçu à cette occasion.
- Pastourelle
- On disait Pastorele au XIIe siècle. La pastourelle est une chanson à personnages très en vogue au XIIIe s. Elle raconte généralement la rencontre d’un chevalier et d’une bergère, les propositions amoureuses du chevalier et les réactions de la bergère. Le mode fondamental est l’opposition humoristique entre le monde aristocratique galant et la rusticité rouée des « vilains ».
- Patène
- Petit plat servant à recueillir les hosties lors de la célébration de la messe.
- Patriarche
- Titre porté par les évêques des principaux sièges de la Chrétienté à partir du concile de Chalcédoine (451).
- Patrice
- Au Bas-Empire, la plus haute dignité toujours accordée au généralissime des armées romaines. Comme celui-ci était souvent un Barbare au Ve siècle, le titre est passé à certains très hauts postes des royaumes burgonde et franc. Il fut relevé par la Papauté qui attribua le titre de « patrice des Romains » aux premiers Carolingiens.
- Patricien
- Mot utilisé par les historiens pour désigner dans les villes le groupe des citoyens auquel leur richesse (souvent d’origine mercantile), leur origine ou leurs alliances (les patriciens ne sont pas tous nobles, tous les nobles ne sont pas des patriciens) donnent une autorité particulière. Maître des institutions communales, voient se dresser contre eux, au XIIIe siècle, le groupe des nouveaux enrichis (Métiers).
- Patronage
- (droit de). Possibilité de présenter à l’évêque, pour qu’il l’ordonne, le desservant d’une église.
- Pattée
- Aux extrémités élargies (le motif de la croix pattée a souvent été confondu avec celui de la croix de Malte).
- Pâture
- Droit communautaire permettant aux paysans d’envoyer leur bétail sur l’ensemble des terrains du village, quels qu’en soient les exploitants. S’exerce sur les prés et les champs cultivés une fois la récolte rentrée; sur le sol en jachère; sur les bois et incultes. Suppose l’absence de clôtures privées. Des règlements la précisent.
- Pavement
- Aire de pierres, de briques, de carreaux en céramique posés sur une couche de support.
- Péage
- Taxe levée au profit d’un seigneur et perçue sur toute marchandise (ou tout homme) passant en un lieu précis (croisement de chemin, défilé, col, pont, fleuve).
- Péager
- Fonctionnaire local qui perçoit les péages.
- Pech
- Colline isolée.
- Pendentif
- Triangle de maçonnerie entre les grands arcs qui soutiennent une coupole.
- Penture
- Bande de métal fixée à plat sur le vantail d’une porte, sur un volet, de manière à l’articuler sur le gond.
- Perche
- Mesure agraire de superficie variable en fonction du nombre de pieds carrés qui la composaient. La perche de Paris valait 34,19 m² (324 pieds carrés), la perche commune 42,21 m² (400 pieds carrés), la perche des Eaux et Forêts 51,07 m² (484 pieds carrés).
- Père
- (de l’Eglise). Expression qui désigne les théologiens de l’Antiquité chrétienne les plus proches des origines, après les Pères apostoliques, depuis le IIIe siècle jusqu’à saint Bernard pour l’Occident. Les plus connus sont en Orient saint Ignace, saint Athanase ou saint Jean Chrysostome ; en Occident saint Jérôme, saint Ambroise, saint Augustin, ou le pape saint Grégoire le Grand.
- Perron
- Escalier extérieur de quelques marches se terminant par une plate-forme sur laquelle donne une porte d’entrée.
- Phalange
- Unité militaire chez les Macédoniens. Employé comme synonyme de légion ou de formation militaire.
- Philosophe
- Dans l’enseignement supérieur romain, le philosophe occupe le dernier stade; c’est celui qui réfléchit sur les causes et les principes fondamentaux. Durant le Haut Moyen Age, le mot ne désigne plus que quelqu’un de savant.
- Phrygium
- Bonnet phrygien du pape.
- Pied
- Mesure de longueur romaine qui vaut exactement 0,294218 m. 5 pieds = 1 pas.
- Piédroit ou Pied-droit
- Montant vertical sur lequel retombent les voussures d’une arcade, d’une voûte.
- Piéta
- Tableau ou sculpture représentant une vierge de pitié.
- Pieve
- Eglise pourvue d’un baptistère.
- Pignon à redents
- Pignon orné de découpures en forme de dents, formant comme les marches d’escalier.
- Pilastre
- Membre vertical formé par une faible saillie d’un mur, en général muni d’une base et d’un chapiteau similaires à ceux de la colonne.
- Pilier
- Support isolé, élevé pour recevoir une charge.
- Pinacle
- Amortissement élancé se terminant en forme de cône ou de pyramide effilés et qui se place notamment au sommet d’une culée, dans l’architecture gothique.
- Piscine
- Dans le baptistère, bassin rempli d’eau dans lequel on descendait par des marches. Au fond, l’eau arrivait à la poitrine. L’officiant, pour baptiser le catéchumène, lui enfonçait la tête dans l’eau et la ressortait.
- Plaid
- Du latin placitum, conforme à la volonté. Le nom désignait à l’époque franque un conseil réuni autour du souverain, un tribunal royal et les jugements formulés par ces juridictions. Le terme s’appliqua progressivement à des assemblées judiciaires présidées par des ducs, des comtes ou de simples seigneurs du ban.
- Plantaire
- Catalogue symbolique de plantes.
- Pleige
- Caution, garantie. Garant.
- Plessis
- Enclos fortifié.
- Podestat
- Magistrat au mandat de courte durée (6 mois à 2 ans) mais auquel les pouvoirs exécutifs et judiciaires assurent la prééminence au sein de la cité.
- Poesté ou Pôté
- Territoire sur lequel s’exerce l’influence d’un château (et de son châtelain). Les « hommes de la poesté » désignent ensemble de ceux qui sont soumis au pouvoir du sire.
- Poivrière
- Toiture pointue et échancrée sur une tourelle de plan circulaire. La tourelle peut-elle aussi porter ce nom.
- Polylobé
- Constitué de plusieurs arcs de cercle.
- Pont à becs
- Pont ayant des piles en pointes vers l’amont afin de permettre d’atténuer la force des eaux de la rivière.
- Pont dormant
- Pont ne pouvant pas se relever.
- Pont levis
- Pont mobile se levant pour empêcher le passage aux portes charretière et piétonne, des personnes non désirées ou ennemis.
- Pontife
- Fonction la plus élevée dans la religion romaine. Abandonnée par l’empereur Gratien à la fin du IVe siècle. Désigne ensuite soit le pape, soit un évêque.
- Poplyptyque
- Inventaire de domaines à l’époque carolingienne. Document écrit contenant l’inventaire détaillé des possessions foncières d’un grand propriétaire, décrivant les composantes de chaque domaine (terre de réserve, tenures paysannes), donnant les noms des tenanciers et leurs charges dues.
- Popolo
- Désigne: 1 – Les non patriciens. 2 – Parmi ceux-ci l’ensemble des métiers (XIIIe siècle). 3 – L’organisation politique de ces métiers une fois parvenus au pouvoir (gouvernement du popolo). Aux sens 1 et 2, suivant la richesse et l’importance sociale, on distingue le popolo grasso (gras), le popolo medio (moyen), le popolo minuto (petit). Le popolo grasso contrôle presque constamment le pouvoir.
- Porche
- Pièce ou galerie devant l’entrée d’un bâtiment, formant habituellement avant-corps bas, devant la façade du bâtiment qu’il commande, il est souvent hors oeuvre.
- Portage
- Du latin portagium, portaticus. Péage établi aux portes d’une ville; droit de port.
- Portail
- Porte principale de grande largeur, parfois de caractère monumental.
- Porte
- Baie de communication fermée par un vantail ou des vantaux.
- Porte charretière
- Large porte permettent le passage de charrettes et autres véhicules à roues.
- Porte piétonne
- Porte ne laissant passer qu’un homme
- Portique
- Galerie couverte dont le toit est soutenu par des colonnes.
- Poterne
- Petite porte dérobée, ouverte dans les endroits les moins apparents et les moins exposés, notamment dans les fossés, qui servait à fuir ou à faire entrer des renforts à l’insu des assiégeants.
- Poulaine
- De l’ancien français Polain, Polonais. Chaussure d’origine polonaise munie d’une pointe pouvant dépasser vingt centimètres. Introduite en France vers le milieu du XIVe siècle. La mode de la poulaine interdite en France par l’Eglise et la royauté, perdura jusqu’à la fin du XVe siècle.
- Pourpre
- Couleur rouge foncée obtenue à partir d’un coquillage, le murex. Elle était exclusivement réservée à l’empereur. Sa fabrication était un monopole d’État.
- Prébende
- Part des revenus d’une mense capitulaire affectée à un chanoine.
- Précaire
- Concession d’une terre en usufruit à vie, moyennant un cens modique. Le precarium romain est un contrat qui consiste à faire une avance quelconque révocable à tout moment. La precaria de l’époque mérovingienne en est issue: le demandeur adresse au concédant une requête consignée dans une charte. Celui-ci scelle l’accord par un autre acte en donnant la jouissance d’une terre, par exemple, pour un temps renouvelable ou à vie. La précaire était alors une tenure grevée d’un cens récognitif. A partir de Charlemagne, les concessions de terres ecclésiastiques aux vassaux royaux sont appelées précaires au nom du roi pour les distinguer des autres précaires. Tenir en précaire une propriété signifie gérer une propriété concédée en général par un (grand) propriétaire moyennant une redevance. Cette concession, révocable à l’origine, devint viagère puis héréditaire.
- Précepte
- Acte gracieux (don, concession) ou administratif à l’époque mérovingienne. Puis diplôme solennel donnant force exécutoire à un acte gracieux ou administratif, à l’époque carolingienne. Charte émanant de l’autorité royale ou prise au nom du roi sur un point concret (établissement d’un privilège, confirmation d’un droit, etc.).
- Préfet
- Haut fonctionnaire « mis à la tête » d’un ensemble de territoires plus important qu’un comté ordinaire (Bavière, Marche de Bretagne, etc.) à l’époque carolingienne.
- Préfet du prétoire
- Fonctionnaire du Bas-Empire au sommet de l’administration locale. En Occident, il y en a trois : en Gaule, Illyricum et Italie. Ce poste fut maintenu en Italie au VIe siècle par Théodoric et Justinien.
- Prélat
- Dignitaire ecclésiastique.
- Présages
- Signes interprétés dans le paganisme comme une annonce de l’avenir.
- Prêtre
- Clerc qui a reçu le sacrement de l’ordre.
- Prévôt
- Du latin praepositus. Officier public ayant des fonctions judiciaires ou policières; agent domanial; chanoine administrant la mense capitulaire, parfois chef d’un chapitre de chanoines; dans certains monastères, moine occupant la deuxième place, après l’abbé.
- Prieur
- Dignitaire d’un chapitre ou d’un monastère; chefs de monastères subordonnés dits prieurés (les prieurs n’ont pas toutes les prérogatives de l’abbé). Dans certaines villes italiennes, principaux responsables du pouvoir exécutif, choisis parmi les Métiers (arts); fin XIIIe siècle.
- Principauté territoriale
- Par cette expression moderne, on désigne une région assez vaste, partie d’un empire ou d’un royaume, gouvernée par un personnage y exerçant de façon pratiquement indépendante l’ensemble des droits régaliens (duché, comté, évêché…).
- Procuration
- Droit de réquisitionner ce qui est nécessaire à un fonctionnaire public en mission.
- Procureur
- En principe, représentant du roi en justice; puis représentant de quiconque a obtenu du roi (en payant une taxe) l’autorisation de plaider par procureur.
- Prophétesse
- Étymologiquement: celui ou celle qui parle pour. Durant le Haut Moyen Age, le prophète ou la prophétesse est considéré, à tort, comme celui ou celle qui annonce l’avenir.
- Protocole
- Cadre formel d’un acte, relativement fixe au sein d’une même chancellerie.
- Province
- Unité territoriale administrative d’origine romaine, subdivision du diocèse (civil). Chaque province est divisée en districts (civitates). En règle générale, la hiérarchie ecclésiastique s’est implantée dans le cadre civil, chaque évêque exerçant son autorité sur une civitas cadrant avec son diocèse, l’évêque métropolitain contrôlant la province ecclésiastique (composée de plusieurs « diocèses » ecclésiastiques) depuis la capitale de cette dernière où il réside. A l’époque carolingienne, le métropolitain prend le nom d’archevêque.
- Puîné
- Un enfant né après un de ses frères ou une de ses soeurs.
- Puit
- Trou creusé dans la terre pour atteindre la nappe d’eau souterraine. La margelle est une pierre percée ou une assise de pierre qui marque l’orifice du puits et forme le chaperon d’un petit mur à hauteur d’appui, le mur de margelle.
- Puy
- Nom donné au Moyen Âge à des associations urbaines, confréries à la fois littéraires et religieuses qui organisaient des concours destinés à promouvoir la poésie spirituelle et mariale. Des soirées poétiques amicales et des concours de composition musicale, patronés par quelque riche bourgeois, s’y déroulaient sous la présidence d’un « prince » (ou roi) du puy élu chaque année à la Chandeleur. La plupart se situaient dans le Nord de la France. Parmi les plus célèbres citons le Puy d’Arras qui apparaît au début du XIIIe siècle, ou le Puy musical d’Évreux au XVIe siècle. On signale à Tournai dès 1250 les sociétés du Puy d’amour, chantant l’amour courtois et de la Table ronde, célébrant les nobles chevaliers du temps jadis. Ceux de Valenciennes (dès le XIIIe siècle), d’Amiens (Confrérie du Puy Notre Dame), de Douai (Puy de l’Assomption) et de Lille furent également très actifs.